Kaci abdmeziem: ‘Ammi Rezki
Alger, 13 dec 2007 (bms)- Cela fait une semaine que je n’ai pas vu ‘Ammi Rezki dans le quartier. Il me manque beaucoup, car il est pour moi une sorte de repère.
Si, en me rendant à mon travail je le ne trouve pas sur mon chemin je sais, sans regarder ma montre, que je suis en retard. Lui, il se lève tôt.
Il doit être à son ouvrage avant le passage des éboueurs. Il doit rafler la mise avant eux .S’emparer de tous les sacs de restes de pain aigre dont se déleste l’habitant à la nuit tombée. Sa récolte de croûtons terminée, il ira installer sa table d’épices, emballées dans des pochettes anonymes en nylon, s’assiéra sur un bidon renversé qui avait contenu de la laque ou du vinyl, et se donnera une certaine contenance en posant un pied sur l’autre, en arrangeant de temps à autre son bonnet bleu à pompons, ou en faisant mine de se gratter l’oreille.
Il n’a pas beaucoup de clients. Dame ! A-t-on idée de s’installer à vingt centimètres d’une décharge d’ordures et prétendre liquider facilement sa marchandise?
Toujours est-il qu’il me manque. Je me demande même, à l’heure qu’il est, s’il n’est pas allé se fourrer dans un mauvais coup. Allez savoir ce qui peut germer dans une cervelle de sexagénaire livré à la rue et aux mauvaises fréquentations qu’on y fait!
Des fois que vous l’auriez vu ces derniers temps au volant d’un véhicule, à Hydra ou du côté du conseil constitutionnel faites moi signe. Mais voilà que je délire!!!
Kaci ABDMEZIEM – kaciabdmeziem@yahoo.fr