Le 12 octobre 1916 naissait Cheikh Abdallah El Haroufella n »Ath Sidi Hand Ouali (famille Belkacemi), du nom du village dit aussi Ath Mizare, commune de Bouzeguene) et le 13 janvier 1988 il décédera à Bordj Bounâama après son transfert à partir de l’hôpital de Tissemsilt. Il résidait dans cette ville des hauts plateaux du centre ouest algérien avec son fils, Said.
Le parcours de cet homme exemplaire mérite d’être évoqué régulièrement, tant il rappelle son esprit de sacrifice.
Imam de son état, il avait assuré des années durant et à titre bénévole les prières des Tarawih à la mosquée du village. Il faisait ça avec dévouement avec la particularité que pendant que tous les villageois rentraient chez eux rompre le jeûne, lui restait à la mosquée seul après la prière du Maghreb, parce qu’autrement le village restera sans imam.
Il ne rentrait chez lui que vers 23 heures, voire minuit et plus, parce que vu sans âge avancé et l’éloignement en pente de sa demeure, il ne pouvait faire des aller et retour.
Il a assuré également la prière de chaque AID au village TAOURIRT qui lui témoignait un grand respect avant de quitter la région pour accompagner ses deux fils SAID et NORDINE installé respectivement à TISSEMSILT et MEDEA jusqu’à sa mort le 13 janvier 1988.
Mais la vie de cet homme ne se résume pas à cela seulement.
Né le 12 octobre 1916 il deviendra orphelin de père à 18 mois. Sa mère sera obligée de le laisser chez ses oncles avant que l’un d’eux LARBI le prenne en charge. Il l’enverra à TIMAAMART DE SIDI ABDERAHMANE et celle de SIDI YAHIA pour apprendre le Noble Coran avant d’être incorporé dans l’armée française.
Envoyé sur le front de la guerre mondiale il sera arrêté avec tout son régiment et emprisonné en Allemagne.
En 1945 il rentre au pays pour tenter un petit commerce avant de se rendre en France pour travailler à la fonderie GREGOIRE. Ensuite ce sera SAINT LOUIS de 1947 à 1950. Il y travaillera jusqu’à 1956 année de son retour au pays.
C’était la guerre de libération nationale et il jouera un rôle d’imam et de responsable des houbous (état civil du FLN) notamment dans le village AIT AZOUAN. Ensuite ce sera au niveau des villages de AIT MIZARE, IHATOUSSENE et AIT IKHLEF qu’il jouera ce rôle. Il connaîtra des emprisonnements aux camps de HOURA et de Bouzeguène.
A l’indépendance et plus précisément en 1963 il repart en France pour retravailler à SAINT LOUIS.
Tombé malade, il se fera soigné pendant plusieurs années avant de subir une opération en 1969 et rentrer au pays.
En 1970 le village AIT SALAH le sollicite comme imam ou il y restera avec sa famille pendant 17 mois avant de retourner à son village pour s’occuper de sa famille et prendre en charge bénévolement et à chaque mois de RAMADHAN les prières des TARAWIH.
Cheikh Abdallah a vécu dans une grande simplicité tout en cherchant à être utile aux autres. Il n’a jamais demandé une carte de Moudjahid, en expliquant à ses enfants qu’il avait fait son devoir envers Dieu et qu’il ne veut pas »concurrencer » les veuves et les orphelins, allusion aux veuves de chahids et leurs enfants. Il disait que Dieu lui a donné de quoi vivre à travers une pension qu’il recevait de la caisse de sécurité sociale française et qu’il s’en suffisait.
Sa famille demande à tous ceux qui l’ont connu et apprécié d’avoir une pieuse pensée à sa mémoire.
A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons