Tizi-ouzou(version actualisée), 26 juin 2009 (bms)- Ahmed AIT-BACHIR est sorti de sa réserve pour appeler ses amis du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), dont il a été membre fondateur, à la modération tant l’organisation non agréée du chanteur Ferhat Mehenni semble emprunter les chemins de la radicalisation.
»Je pense que le MAK est arrivé à la croisée des chemins (et) pour aller de l’avant, il doit se défaire de ses éléments qui confondent l’islam et l’islamisme, l’arabe et l’arabisme, l’autonomie et l’indépendance. En un mot, il doit cesser de donner l’image d’un mouvement extrémiste et xénophobe. », a déclaré M. AIT-BACHIR sur le site de l’association des Kabyles de France (ASKAF).
M. AIT-BACHIR appelle également le Mak à »évacuer très rapidement l’esprit de complotite et de flicomanie qui commence à faire des « saignées » dans ses rangs. » et à tirer les leçons et les enseignements des pratiques qui l’ont amené lui et d’autres à quitter le RCD, a-t-il dit.
»Le MAK doit faire des rapprochements et prendre langue avec tous ceux qui partagent l’idée régionale de la Kabylie avec tous les autonomistes libres, y compris ceux qui défendent une Algérie Fédérale, une régionalisation modulable ou positive. Car en décortiquant tous ces projets, nous nous apercevons vite que nous voulons la même chose pour la Kabylie : son bien ! », a ajouté.
L’interview de AIT-BACHIR a vite fait le tour de la planète web kabyle suscitant sur ses forums de vives réactions de ceux qu’il critique notamment.
Les radicaux semblent contrôler de plus en plus le mouvement. Cela apparaît à travers une terminologie inhabituelle utilisée dans ses communiqués. Il est question de plus en plus de combat ethno-religieux contre l’arabo-islamisme et non plus d’une revendication pour une gouvernance démocratique et spécifique locale et toutes les questions de libertés publiques qui s’y rattachent..
Dans un communiqué diffusé à la veille de l’élection présidentielle d’avril dernier le Mak a usé d’une terminologie violente envers ceux qui viendraient à y participer en les qualifiant de »traîtres ». Ceci est contraire à la philosophie de mouvement pacifique dont il se réclame.
De plus le mouvement multiplie les prises de positions sur des questions internationales alors que la charte qu’il a adoptée précisé bien que cette prérogative relève du gouvernement central. Ferhat Mehenni a été également violemment critiqué pour avoir eu, selon le journal Ennahar, des contacts avec des israéliens.
Belkacemi Mohand Said
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