Algérie-politique: Il y a comme du Ali Abdellah Saleh dans les reformes annoncées par Bouteflika – 3 mai 2011- Permettez-moi au nom de la liberté d’expression dont nous célébrons la journée mondiale ce 3 mai, de dire que je sens comme du Ali Abdellah Saleh, le président yéménite, dans les reformes politico-juridiques annoncées par le président Abdelaziz Bouteflika.
Tout d’abord, je remarque, sur le plan de la forme, qu’il a annoncé ces reformes en conseil des ministres et qu’il ne s’agit pas d’un discours que tout le monde aura écouté et enregistré. Il s’agit d’un compte rendu de ses services qui ne l’engage pas sur le plan protocolaire et historique. Il s’agit d’une lecture de ses propos faite par ses services qui peuvent se déjuger particulièrement si des réactions de l’intérieur du système y font opposition.
Ensuite ce ne sont que de bonnes intentions qui restent formelles car sur le fond, mis à part l’exclusion de l’ex-FIS, rien n’est clair. Toute la démarche visant à réformer la constitution est verrouillée si bien qu’à tout moment on peut arrêter tout et remettre les choses aux calendes grecques. Et puis Bouteflika et surtout ceux avec qui il a gouverné vont rester jusqu’en 2014, voire plus. Ceci ne manquera pas de susciter des tensions notamment en Kabylie où Bouteflika n’a pas la côte, les partis (FFS et RCD) et les organisations (MAK, aarchs) les plus représentatifs de cette région ne lui accordant pas de crédit surtout depuis le printemps noir qui a coûté la vie à 128 personnes dans cette région sans que personne ne soit jugé. La nation est divisée qu’on le veuille ou pas.
Enfin, ceux qui vont parrainer ces reformes sont tous liés au système et les partis politiques tout comme les personnalités nationales ne seront que consultés. Ils feront, au mieux, de la figuration. Abdelkader Bensalah, du sénat, est connu comme l’est l’institution dont il est le président. Tous les partis d’opposition ne parlent que de chambre ultime d’enregistrement après l’APN. Même si je me refuse d’insulter l’avenir, je reste pessimiste et comme une bonne partie des algériens, qui pourrait être la majorité, je dirai que nous sommes las d’attendre qu’on nous permette de construire un vrai pays démocratique, fraternel et ouvert, capable de résister aux appétits grandissants du néocolonialisme qui frappe à tous les murs mal construits à travers le monde. Rebbi Yestar, nos murs sont lézardés par l’injustice, la hogra, la corruption, le clientélisme, le piston, l’absence de soins dans les hôpitaux, le chomage des jeunes, l’enrichissement illégal, le voyourisme à tous les coins de rue, la repression des citoyens qui réclament leur droit, les détournements massifs betc.
Pour éclairage, Ali Abdallah Salah, le président Yémenite, est connu pour ses retournements. Il a annoncé un jour qu’il ne se représentera pas à l’élection présidentielle affirmant »qu’il vaut mieux se raser soi-même au lieu de se faire tendre par les autres », comprenez les occidentaux. Mais à quelques semaines du scrutin il fait une volte-face spectaculaire et va de volte-face à une autre à ce jour. Pendant ce temps, son pays tombe en ruine et son peuple vit dans la misère et la colère. Faut-il vous faire un dessin pour comprendre mes inquiétudes.(BMS) .
Belkacemi Mohand Said
Sondage BMS – Unblog.fr

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